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I - Dans un environnement de rupture politique, économique et sociale : un engagement solidaire nécessaire.

Publication : par François CHARMOILLE

Depuis leur création, les PEP ont inscrit spontanément leur action dans le cadre du mouvement social et de la solidarité avec les plus en difficulté, réaffirmant au cours de ces dix dernières années leur engagement « Pour les orphelins de la société », puis « Avec l’école pour une société plus solidaire ».

 

Ils ont montré tout aussi clairement leur attachement à l’Etat républicain, expression collective, de la puissance publique garant constitutionnel des principes fondateurs de notre République laïque, égalitaire et fraternelle, démocratique, sociale, et solidaire.

 

I — 1 : L’idéologie néo-libérale tente d’imposer sa suprématie

 

A l’image des pays les plus développés placés sous l’influence dominante d’une idéologie néo-libérale,

la France , au sein de l’Europe, connaît une profonde transformation et conduit une politique de rupture et de développement des inégalités dans tous les domaines.

 

Il en est ainsi du développement préoccupant des inégalités à présent au coeur de notre société, opposant ceux dont la réussite est exhibée comme un modèle aux millions de « pauvres » (dont près de 2 millions d’enfants !), aux victimes de la relégation urbaine, de l’absence de mixité sociale ou de l’abandon de zones rurales trop excentrées, aux jeunes à la recherche d’un emploi forcément « précaire ».

 

Il en est ainsi de lois toujours plus répressives au nom de la sécurité ou de la lutte contre l’immigration, réduisant les libertés individuelles et chassant l’étranger au nom de la peur de l’autre. 

 

Il en est ainsi du développement d’entreprises, mettant en concurrence secteur public et secteur privé, sans référence au droit du travail ni aux acquis sociaux des pays les plus avancés.

 

Il en est ainsi de la mise à mal de la solidarité nationale, nécessaire face au chômage, à la pauvreté, à la maladie, à la vieillesse, à laquelle on veut substituer une réponse caritative privée ou familiale.

 

Il en est ainsi d’une Ecole qui remplit incomplètement, malgré tous les efforts de ses acteurs, ses missions d’éducation, d’apprentissage, de socialisation, de promotion et de formation des futurs citoyens, hommes et femmes, de « vivre ensemble » et qui ne parvient plus à lutter contre l’approfondissement des écarts sociaux. 

 

Dans nos régions, nos départements, nos communes, la mise en oeuvre ultime et souhaitable de la décentralisation, sous couvert de transfert de compétence et de proximité, rend responsables les collectivités territoriales de services dont l’Etat ne veut plus assurer la charge financière. Ce désengagement de l’Etat a déjà débuté dans la gestion des services publics, confiés au secteur marchand, dont l’accès, pas plus que l’égalité de traitement des citoyens, n’est garanti à tous (énergie, communications, soins, transports, éducation…). 

 

I — 2 : L’engagement pour le maintien du Contrat Social dans

la République

 

Cette société qui réagit à l’absence de croissance et au chômage par l’individualisme, voire le repli communautariste, la violence contre les biens et les personnes, l’absence de dialogue et la régression sociale, la mise à l’écart des jeunes, est en passe de vivre l’abandon des principes républicains de liberté, d’égalité, de fraternité et de solidarité.

 

Nous observons les signes d’une grave et profonde rupture du Contrat Social qui a fondé notre République et qui rassemble tous ceux qui veulent vivre dans un état démocratique. 

 

Dans un tel contexte, notre engagement militant ne peut être que plus conscient, plus réfléchi, plus fort, se référant historiquement à la source même de nos valeurs et à la continuité de nos actions, s’appuyant sur une analyse rigoureuse des réalités économiques et sociales, et dans le même temps, rattachant résolument nos établissements et services au secteur de l’économie sociale et solidaire. C’est cette démarche qui nous permettra de définir et préciser les finalités de nos actions futures.